Ces vignerons qui incarnent la renaissance des vins d’Auvergne
Depuis quelques années, le vignoble auvergnat a connu une baisse de production, due en partie aux aléas climatiques. Mais il en faut plus pour le mettre complètement à terre, d’autant que la nouvelle génération de vignerons croit dur comme fer à la renaissance de leurs crus.
Philippe Jallet : la viticulture dans le sang
Les Jallet sont vignerons de père en fils depuis quatre générations. Leur domaine produit des bouteilles de rosé, AOC Saint-Pourçain, dont les saveurs fruitées et la robe pâle leur ont valu une place privilégiée dans le guide Hachette. Malgré les éloges du guide œnologique, Philippe Jallet fait preuve d’humilité et pèse ses mots, notamment parce que « rien n’est acquis dans ce métier », explique-t-il. Le producteur est fier en tout cas d’avouer qu’il n’a jamais mis les pieds dans une école de viticulture, car l’homme a appris sur le tas, en observant et en écoutant les conseils de voisins vignerons, naturellement aussi avec l’aide de son père, Michel.
Yvan Bernard : la renaissance passe aussi par le bio
Contrairement à Philippe Jallet, de nombreux producteurs en Auvergne créent leur exploitation en dehors d’un cadre familial. C’est le cas d’Yvan Bernard, qui avait créé le sien en 2002, alors qu’il avait 23 ans. Diplômé d’un BTS marketing et de commerce, le jeune homme avait découvrir l’univers viticole au cours de ses études, et c’était le déclic. Les deux années d’expériences de vinification en Alsace et dans le Beaujolais auront suffi à lui donner assez de confiance pour franchir le Rubicon, sur ses terres, dans le Puy-de-Dôme. Il éclate aujourd’hui huit hectares de vignes, qui s’étendent sur Montpreyoux et Corent. Produire du bio est en phase avec les convictions écologiques du jeune producteur. « Aujourd’hui, 100 % de mes vins sont bio et je ne reviendrai pas en arrière », lâche-t-il avec fierté.
Benoit Montel : le meilleur du terroir AOC en monocépages
Benoit Montel avait travaillé durant quelques années en Bourgogne, après sa formation au lycée de Beaune, et il aurait pu en profiter pour dénicher une belle opportunité dans une prestigieuse exploitation. Mais l’homme a tenu à revenir en Auvergne car, comme il le dit, conscient du « challenge », il y a « un territoire à défendre ».Lui non pas n’a pas connu de grande exploitation viticole familiale. Peut-être sa passion était-elle née de la parcelle que son père travaillait pour le plaisir. Quand il avait commencé à 23 ans, en 1999, il produisait surtout du chardonnay et du pinot noir. A l’époque, l’AOC n’était pas encore d’actualité, mais Benoit Montel y pensait déjà. L’obtention de l’AOC fut une grande avancée pour le vignoble auvergnat. Le vigneron auvergnat aime les monocépages, qui « révèlent si bien l’identité de notre terroir ». Pour produire des vins blancs, il travaille du chardonnay, du sauvignon ou du viognier. Pour la production des rouges, Montel travaille du pinot noir, de la syrah ou du gamay.