Pôle emploi Auvergne-Rhône-Alpes dit halte aux idées reçues sur l’industrie

Plusieurs milliers d’emplois restent non pourvus en France parce qu’ils sont peu attractifs, en particuliers dans la construction ou la restauration, mais aussi dans le domaine de l’industrie, où on parle de métiers « salissants » et « peu intéressants », qui plus est dans un environnement « bruyant ». Voici les principales idées reçues relevées par Pôle emploi Auvergne-Rhône-Alpes.

1. Un univers réservé aux hommes : à nuancer

Il est vrai que les femmes n’occupent que 28 % des métiers industriels, mais leur nombre a augmenté, en particulier dans les postes qualifiés (ingénieures ou techniciennes). C’est le résultat de démarches en faveur de la mixité, y compris dans les équipes dirigeantes, initiées par de nombreux groupe comme Coca Cola ou Total. Si les postes restent largement occupés par des hommes, c’est aussi parce que les étudiantes ne se bousculent pas dans les écoles d’ingénieurs, moyennement intéressées par des filières comme le nucléaire, la mécanique ou l’informatique.

2. Un monde peu innovant : faux

L’innovation tire l’industrie française et européenne vers le haut, en particulier dans les domaines de pointe comme l’aéronautique, la robotique, le high-tech… Les ingénieurs généralistes et imaginatifs sont d’ailleurs très recherchés par les entreprises, qui privilégient notamment les profils ouverts sur l’international.

3. Pas assez de recrutements : à nuancer

De nombreux secteurs de l’industrie sont de grands pourvoyeurs d’emplois, comme l’énergie (EDF, Areva, Veolia, Total…), l’aviation (Dassault Aviation, Eurocopter…), les cosmétiques (L’Oréal) ou l’agroalimentaire (Danone). A cela s’ajoutent des domaines innovants comme la robotique ou le high-tech, des secteurs dans lesquels on s’attend à une augmentation constante des embauches pour les années à venir.

Mais l’industrie est un monde hétérogène, car peu de jeunes se bousculent vers des spécialités telles que chaudronniers, soudeurs, usiniers ou tuyauteurs. Ceci ne doit pas occulter le fait que l’agroalimentaire, premier secteur industriel français, est le deuxième pourvoyeur d’emplois en France, que la chimie recrute 10.000 à 15.000 par an, ou que la métallurgie prévoit 110.000 recrutements par an jusqu’en 2020.

4. Un monde salissant : à nuancer

Certaines spécialités peuvent être salissantes ou même éprouvantes physiquement, mais on ne doit pas perdre de vue que l’industrie, à l’origine de la majorité des exportations françaises, est un pilier essentiel pour l’économie. La France peut en outre s’enorgueillir de sa compétitivité en matière de production d’avions, de trains, de médicaments ou de cosmétiques.

5. La difficulté des conditions de travail : faux

Les ouvriers d’aujourd’hui travaillent dans un environnement propre et souvent peu bruyant, une transformation rendue possible notamment avec le déploiement de nombreuses technologies numériques dans les processus industriels. Cela n’occulte pas la place des usines dans l’industrie, mais il faut aussi souligner que les ateliers de haute technologie et de précision, entre autres, constituent de nouvelles plateformes qui font tourner les entreprises.